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Islam et christianisme, les regards croisés de Karima Berger, écrivaine et Anne Soupa, théologienne. Compte-rendu de la conférence.

 

Organisée par les Semaines de rencontres islamo-chrétiennes, les Baptisé.e.s du Grand Paris, le Comité de la Jupe et Ecritures et Spiritualités, cette conférence a eu lieu le jeudi 16 décembre 2021. Voici le compte-rendu d'un auditeur :

 

 

Autour de la plénitude de Marie

Jeudi 16 décembre, nous étions rassemblés, un public très majoritairement féminin, au Forum 104 autour de deux femmes, Karima BERGER et Anne SOUPA, membres de diverses associations, le Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne, représentée par sa co-présidente Hélène MILLET, Les Baptisé-e-s du Grand Paris et Ecritures & Spiritualités. Deux femmes, l’une musulmane, l’autre catholique, invitées à nous parler de la plénitude d’une autre femme, Marie. Ce fut, comme l’a souligné Claude Plettner, une « soirée magique », par la liberté de parole, la capacité à s’extraire des commentaires convenus et l’appel à la poésie et à l’imaginaire pour essayer d’approcher la vérité de cette femme étonnante.

Anne Soupa nous a conviés à réfléchir à la perception de Marie dans la conscience catholique à travers l’évocation de « la mère » et de la « figure de la foi ». Insistant sur la vocation christologique de Marie (dans sa virginité, le Magnificat, la Visitation) et l’onde de choc provoquée dans la piété populaire, elle s’est livrée ensuite à un commentaire lumineux de l’Annonciation de Luc, faisant de ce personnage une « figure collective » à vocation eschatologique. Marie est bien le modèle de tout croyant, homme et femme, capable de répondre OUI à Dieu parce qu’elle L’Attend.

Karima Berger nous a demandé de nous déplacer, rejetant loin d’elle le poids d’une histoire qui l’entrave et s’attardant dans la saveur des versets (signes) de l’époque de La Mecque. Relisant devant nous les versets des sourates 3 et 19, elle nous a rappelé les deux Annonciations (dans le désert et au Temple), la capacité de LA Dame à se retirer en se séparant du monde par « un voile », nous faisant revivre la féminité de la rencontre avec l’esprit et tissant ainsi des liens entre Marie et le prophète Mohamed. Elle s’est indignée des traductions mensongères et masculines qui ont défiguré le verset 34 de la sourate 4, qu’il convient de lire ainsi « les femmes vertueuses et pieuses sont les gardiennes du mystère de ce que Dieu garde mystérieux ».

Des échanges, nous sommes sortis grandis, conscients que chacun doit s’enfanter à son ange et que nous portons en nous une extraordinaire capacité d’enfantement, à l’image de Marie.

Patrice Obert

 

 

 

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