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La messe : spectacle ou célébration religieuse ?

Pour la vigile pascale, des Parisiens se sont précipités à l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile, sans souci de la vie d’autrui.

Que venaient-ils faire ce jour-là, en ce lieu ? Clamer leur joie de faire mémoire de la résurrection du Christ qui nous annonce la victoire sur la mort ? Fraterniser en partageant l’apaisement de savoir que le mal n’a pas le dernier mot et que nous pouvons œuvrer à notre divinisation ?

Peut-être, ou peut-être pas… Si on lit les interviews de Youna Rivallain dans La Croix (la-croix.com) du 09/04/2021, il semble plutôt que les personnes interrogées soient en manque de …. SPECTACLE !

« Joseph, qui se rend à Saint-Eugène Sainte-Cécile de temps en temps, y apprécie la « liturgie splendide ». Jouxtant le conservatoire de musique, la messe est animée chaque dimanche par la Schola Sainte-Cécile, chœur liturgique voué à l’interprétation de la musique vocale sacrée traditionnelle, en particulier la période baroque française. (…) Robin, un autre paroissien, qui se dit « complètement extérieur au monde tradi », vient aussi à Saint-Eugène pour la beauté de la liturgie. Il apprécie les messes en forme extraordinaire car « c’est beau, et on sent que quelque chose se passe. »

Quand les célébrations religieuses servent de compensation au manque de divertissement artistique, faut-il s’étonner de l’irrespect des prêtres et autres fidèles qui se moquent des gestes-barrières, autrement dit de leur prochain… ?

Dommage que dans les milieux traditionnels on choisisse si souvent de privilégier la forme au détriment du fond. Avant Vatican II, les prêtres demandaient de pas lire le Premier Testament ; peut-être ne faut-il plus lire le Nouveau non plus ?.... De peur d’y découvrir l’amour du prochain, et la joie de partager la Bonne Nouvelle dans le respect des règles de ce que la Bible nomme « ‘ezer », le secours pour autrui. Mais ce terme n’est attribué qu’à Dieu et à la première femme créée à partir de l’humain primordial en Genèse 2,18… Là se trouve peut-être un élément de réponse à ces comportements irresponsables : l’androcentrisme des traditionalistes les égare.

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